Du 15 au 17 février 2023, les organismes subventionnaires de recherche regroupés au sein de l‘Africa-Japan Collaborative Research (AJ-CORE) ont procédé, à Pretoria, en Afrique du Sud, à une revue à mi-parcours de la mise en œuvre des projets du premier et du deuxième appels. Les participants à cette grand-messe du programme se sont aussi engagés à lancer un troisième appel.
La rencontre de Pretoria est un cadre d’échanges et de construction d’une communauté AJ-CORE en phase avec les objectifs généraux du programme. Les équipes de recherches à cet atelier ont, au cours des trois jours, présenté chacune l’état d’avancement de son projet et expliqué les approches développées pour accroître l’impact des projets sur les populations. Les échanges ont également porté sur la création d’une synergie entre les projets financés et l’ouverture d’AJ-CORE à de nouveaux partenaires, en vue de créer un réseau plus large. Les participants ont enfin fait des propositions visant à obtenir un impact commun du programme sur les sciences de l’environnement.
Deux appels à projets ont été lancés avec succès dans le cadre d’AJ-CORE, le 1er en décembre 2019, et le 2e en juillet 2021. Fruit de la collaboration entre la National Rsearch Foundation (NRF) d’Afrique du Sud et l’Agence japonaise pour la Science et la Technologie (JST), AJ-CORE est aujourd’hui élargi à 6 autres pays qui sont le Botswana, le Burkina Faso, le Kenya, le Mozambique, le Sénégal et la Sierra Leone. La Côte d’Ivoire et la Tanzanie, engagées à intégrer le groupe, ont été associées à la rencontre. Le partenariat AJ-CORE a vu le jour au sein de l’Initiative des conseils subventionnaires scientifiques en Afrique subsaharienne (SGCI). Il se définit comme une collaboration scientifique visant à soutenir des projets conjoints de recherche et d’innovation dans divers domaines scientifiques entre chercheurs du Japon et d’Afrique.
Les appels à projets AJ-CORE fonctionnent sur la base de cofinancements NRF-JST-SGCI. Ils ont pour vocation de produire, dans le domaine des sciences de l’environnement, des données scientifiques qui serviront de repères dans les prises de décisions politiques en matière de développement durable.
Le Burkina Faso prend part à ces travaux. Le Chef de Service Suivi-évaluation du FONRID, Ardiouma COULIBALY, y participe au compte du Fonds national de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID). A travers le FONRID agissant au nom du Burkina Faso au sein d’AJ-CORE, une équipe de chercheurs Burkinabè, conduite par le Pr Adjima THIOMBIANO, a été retenue suite au premier appel à projets compétitifs, pour bénéficier d’un financement au profit du projet intitulé «Food and livelihood resilience from neglected and underutilised plant species in western and South Africa (FORENS)», à savoir « Résilience alimentaire et des moyens de subsistance à partir des espèces végétales négligées et sous-utilisées en Afrique de l’Ouest et australe ».
Le professeur Adjima THIOMBIANO et son équipe sont partis du constat que l’insécurité alimentaire et les déficits alimentaires sont élevés dans de nombreuses régions d’Afrique subsaharienne, particulièrement dans les régions semi-arides. Les travaux de l’équipe du Pr THIOMBIANO visent à montrer comment les espèces végétales négligées et sous-utilisées peuvent contribuer à la sécurité alimentaire, à la santé humaine et au bien-être matériel, dans un environnement durable et résilient au changement climatique. Des politiques ont été définies dans le continent pour y faire face, en modernisant les systèmes agricoles, en luttant contre la pauvreté rurale endémique et la dégradation des sols, et en soutenant une production suffisante de cultures vivrières par le biais de systèmes agricoles conventionnels à haut rendement pour répondre à la croissance besoins alimentaires.
Cette même thématique aussi est portée par des chercheurs sénégalais, sud-africains et japonais. Selon le professeur Mohammad EMMAMBUX de l’Université de Pretoria, en Afrique du Sud, les travaux de recherche se déroulent bien, en dépit d’un retard dans le démarrage en 2021, causé par la maladie de la COVID-19, et le départ, côté Université de Pretoria, du chercheur principal qui a été remplacé par la suite. Plusieurs espèces de plantes négligées, explique-t-il, ont été sélectionnées au Burkina Faso, au Sénégal et en Afrique du Sud, qui sont étudiées sous l’angle de la résistance en matière de changement climatique, mais aussi de la valeur nutritive, avec la collaboration du Japon. A terme, poursuit le professeur, « les chercheurs devront pouvoir conseiller des formules alimentaires à base des céréales traditionnelles telles le maïs, enrichies des plantes négligées et sous-utilisées ». Globalement, rassure le professeur EMMAMBUX, « l’étude se déroule de manière satisfaisante, et le travail qui se fait entre ces différentes équipes de recherche est très enrichissant. »
Le suivi du projet au Burkina Faso révèle une mise en œuvre satisfaisante. Ardiouma COULIBAKY, chef de service Suivi-évaluation du FONRID, confie que depuis le démarrage effectif des activités du projet, l’étude se déroule normalement, nonobstant les défis sécuritaires.
Dans l’ensemble, les projets AJ-CORE se portent bien, et les organismes subventionnaires se sont accordés à lancer, début mars 2023, le 3e appel à projets pour financer des projets de consortiums collaboratifs pour la période de 2024 à 2026.
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